Lesieur œuvre dans l'accélération du réemploi

R3PACK : un laboratoire du réemploi des emballages alimentaires, un passage à l’échelle déterminant pour accélérer son usage !

Alors que le règlement européen fixe un objectif de réemploi de 10% avant 2030, les distributeurs et leurs partenaires s'unissent pour expérimenter de nouveaux emballages en réemploi. Le dispositif mis en place a pour objectif de tester une centaine de références dans deux régions pilotes du nord et de l'est de la France, où le réemploi est déjà entré dans les habitudes de consommation de la population.

Coordonné par (RE)SET, cabinet spécialisé dans la transition économique et environnementale, ce projet réunit plus de 25 partenaires issus de toute la chaîne de valeur agroalimentaire : distributeurs (Carrefour, Coopérative U), industriels (Altho-Brets, Biscuits Bouvard, ECLOR Boissons, Eurial, Europe Snacks, Florette, Laiteries H. Triballat Rians, Lesieur, Les Crudettes, LSDH, Monin, Schreiber, Sodebo), opérateurs logistiques (Loop), laveurs (Haut la consigne, Options Solutions), fournisseurs d’équipements (The Keepers) et experts académiques. Cette mobilisation collaborative témoigne de la volonté collective d’ancrer le réemploi comme un véritable écogeste du quotidien.

Concrètement, comment ça marche ?

EXPLORATION ET INNOVATION POUR DÉPASSER LES OBSTACLES DU RÉEMPLOI

Complémentaire aux autres initiatives déjà existantes, “Rapportez-moi pour réemploi” joue un rôle d’expérimentation fort sur de nombreux sujets techniques et opérationnels. Le projet explore des territoires inédits et teste des solutions innovantes qui permettent de lever les barrières au déploiement massif du réemploi. Les enseignements tirés de cette expérimentation nourrissent l’ensemble des dispositifs de réemploi, notamment le dispositif mutualisé national ReUse porté par CITEO que les partenaires de R3PACK pourraient rejoindre.

Le consortium R3PACK a développé une approche globale intégrant tous les maillons de la chaîne, de la conception des emballages jusqu’à leur retour chez l’industriel. Cette vision systémique a permis d’identifier et de résoudre de nombreux défis techniques et logistiques : adaptation des lignes de production, mise en place de systèmes de collecte efficaces, organisation du transport, massification des flux, lavage et contrôle qualité.

Carte des magasins du projet

L’ambition partagée des partenaires est claire : apprendre par l’action concrète sur le terrain pour coconstruire des modèles d’emballages viables, tant sur le plan environnemental qu’économique. Cette approche pragmatique permet de développer des solutions adaptées aux réalités du marché, tout en identifiant rapidement les éventuels freins. Chaque étape du processus est minutieusement analysée, de la conception des emballages à la logistique retour, en passant par l’expérience consommateur et les aspects économiques.

UN PARTI PRIS DISRUPTIF SUR LES MATÉRIAUX ET LES FORMATS

R3PACK se distingue par son approche novatrice, sans opposition entre matériaux, sortant du cadre déjà exploré de la consigne en verre.

Le projet explore aussi bien le verre que le plastique réemployable, élargissant considérablement le champ des possibles et les catégories de produits concernées. Cette initiative commune, partagée par tous - distributeurs, industriels et fournisseurs-, permet notamment d’intégrer des produits frais comme des salades ou du fromage : une première dans l’univers du réemploi.

Les formats innovants développés pour ce projet, tels que les seaux pour chips ou les barquettes operculables pour salades, démontrent qu’il est possible de repenser complètement l’emballage pour le rendre compatible avec le réemploi, tout en préservant la qualité et la sécurité alimentaire des produits. Les tests menés sur ces nouveaux formats ont d’ailleurs montré des performances commerciales supérieures aux attentes pour certaines références, comme les Pétales Salés U, dont un magasin a même décidé de retirer la version jetable.

UNE COOPÉRATION ENTRE CONCURRENTS ET PARTENAIRES, AU SERVICE DE LA DURABILITÉ

La force de R3PACK réside dans sa capacité à faire travailler ensemble clients et fournisseurs, mais aussi concurrents directs, au-delà des silos traditionnels du marché. Pour la première fois, des industriels ont collaboré étroitement avec leurs distributeurs et leurs concurrents pour développer des emballages standardisés et mutualisés.

Cette co-innovation a nécessité un travail approfondi de collecte des contraintes de chacun (volumes, spécificités des lignes de conditionnement, exigences techniques). Les équipes ont dû réaliser des compromis pour valider des formats communs respectant les cahiers des charges de chaque acteur, par exemple, pour les barquettes de salades : choisir la couleur noire pour masquer d’éventuelles traces de sauce, ou opter pour le plastique plutôt que le verre ou l’inox face aux contraintes des lignes de conditionnement et aux impératifs de poids.

Cette collaboration a permis d’optimiser les efforts de R&D, de réduire les coûts de développement et d’accélérer la mise sur le marché de solutions innovantes. Elle a également favorisé l’émergence d’une charte graphique commune, facilitant l’identification des produits réemployables par les consommateurs, quelle que soit l’enseigne.

La standardisation des emballages et l’interopérabilité entre enseignes constituent une avancée majeure. Un consommateur peut désormais acheter un produit chez Carrefour et rapporter l’emballage chez Coopérative U, simplifiant considérablement le geste de retour.

Les bornes de collecte automatisées, capables d’accepter une grande variété de contenants, sont également une innovation importante qui facilite l’adoption du réemploi par le grand public.

La transition environnementale et économique n’est pas une option car nos ressources sont limitées, notre énergie trop carbonée et nos pollutions exponentielles. Moins de 7 % de notre économie est circulaire et nous aurons en quelques décennies consommé plus de terres rares que depuis le début de l’humanité. Pour autant, si le constat est sans appel, transformer est un défi complexe qui suppose la coopétition entre acteurs d’une même chaîne de valeur, refonder les modèles industriels de production, les expériences clients et -marketing en conciliant fin du monde et fin du mois. Changer un emballage n’est en rien simple. Coup de chapeau aux 25 acteurs qui le font ici en direct, avec énergie et pour de vrai ! Nous souhaitons que les consommateurs soient nombreux à plébisciter ces nouveaux contenants en nous aidant encore à améliorer le dispositif. La différence entre dire et faire, c’est faire !

Géraldine Poivert, présidente et cofondatrice de (RE)SET.
Télécharger le communiqué
Communiqué précédent Quand La Mémère et PUGET réinventent le plaisir glacé 9 avril 2025 Communiqué suivant Lesieur, acteur de la Coalition DéfiVrac 17 mars 2025

Pour votre santé, mangez au moins cinq fruits et légumes par jour. www.mangerbouger.fr